Immobilier : Attention à la facture de chauffage !
Le chauffage en quelques chiffres
Le secteur du bâtiment représente 40% de l’énergie consommée en France. Dans ce poste, 65% des dépenses des ménages sont dévolues au chauffage. En outre, les coûts ne cessent d’augmenter. Le prix de l’électricité a ainsi progressé de plus de 32% entre 2000 et 2013 quand celui du gaz propane a presque doublé. Et ce n’est pas fini ! Ce mois-ci, les tarifs de l’électricité ont encore pris 2,5% tandis que ceux du gaz augmenteront de 2,3%, après avoir déjà connu une hausse de 3,9% au 1er octobre.
Selon l’Insee, 3,8 millions de ménages consacrent aujourd’hui plus de 10% de leur revenu à leur facture énergétique. Malgré tout, 29% des foyers français se plaignent de la qualité énergétique de leur logement, ressentent des problèmes d’humidité et n’ont pas assez chaud dans leur pièce principale en hiver.
Rénover ces logements représenterait en moyenne un investissement de 35 000 € par foyer : c’est loin d’être à la portée de tous ! Tandis que le projet de loi sur la transition énergétique ambitionne de faire baisser la facture énergétique des Français, aujourd’hui supérieure à 65 milliards d’euros par an, voici quelques mesures pratico pratiques que vous pouvez planifier ou appliquer dès à présent.
Pour ceux qui habitent une maison
Avant tout, pensez isolation : votre chaudière a beau être performante, pour éviter de « chauffer les oiseaux », il vous faut vérifier l’isolation de votre toiture (responsable de 30% de la déperdition énergétique de votre maison), de vos murs (25%), de votre plancher (7%) et, seulement après, de vos portes et fenêtres.
Pensez également au renouvellement de l’air (à l’origine de 20% de la déperdition de chauffage). Une cheminée à foyer ouvert est un gouffre, par exemple ! Optez à moindre frais pour une ventilation mécanique contrôlée qui vous permet de contrôler le débit d’air et d’extraire l’air vicié et humide.
Après seulement avoir isolé et bien ventilé votre maison, vous pourrez vous attaquer au système de chauffage. Une chaudière doit être en moyenne remplacée tous les 10 à 15 ans, mais ne lésinez pas sur son entretien ! Outre qu’il est exigé par les compagnies d’assurance, il prolonge la durée de vie de votre installation et maintient son bon rendement. Autre équipement auquel on pense moins : le réseau d’eau chaude. S’il passe hors des volumes chauffés, pensez bien à l’isoler. Et là, il n’est pas forcément utile de passer par des sociétés de travaux, un bon bricoleur saura y faire !
Un dernier conseil qui permet d’avoir un bon retour sur investissement rapidement : la régulation. Misez sur un thermostat programmable pour commander la chaudière, et des robinets thermostatiques.
Enfin, si vous voulez être au top, vous pouvez investir dans un chauffe-eau solaire (le soleil vient préchauffer l’eau chaude sanitaire), et/ou un poêle à bois (une énergie peu chère qui, en termes de confort de chaleur, est toujours très appréciée : on n’efface pas si facilement dans notre inconscient collectif, les milliers d’années passées à la lumière d’un bon feu de bois !).
Pour ceux qui habitent un appartement
Certains conseils restent valables :
- Installez un programmateur qui tiendra compte des heures durant lesquelles vous êtes absent de la maison et des périodes nocturnes où, enfoui sous votre couette, vous ne sentirez pas que la température baisse d’un degré. Et un degré de moins = 7% d’économie d’énergie en plus !
- Equipez vos radiateurs de robinets thermostatiques : ils permettent d’affiner les réglages de température ambiante pour un coût très modéré. Et soyez raisonnable quant à la température à obtenir dans les pièces principales (qui dit appartements trop chauffés dit surconsommation d’énergie).
- Isoler vos fenêtres, notamment pour limiter cette sensation d’inconfort due aux courants d’air ou aux ponts thermiques trop importants.
Si votre immeuble bénéficie d’un chauffage collectif : vous pouvez également agir !
- Demandez la mise en place d’un ralenti de nuit qui coupera le chauffage entre minuit et 5 heures du matin, sans que cela ne se ressente particulièrement dans les chaumières.
- Vérifiez que votre syndic contrôle régulièrement l’exécution des prestations contractuelles du chauffagiste de l’immeuble et s’assure notamment des ramonages en fin de saison et des réglages des brûleurs.
- Faites analyser périodiquement l’eau du circuit de chauffage par le chauffagiste pour suivre le vieillissement des canalisations.
- Pointez fréquemment le volume d’eau dans le circuit de chauffage (un manque d’eau étant souvent à l’origine d’insuffisances de chauffage dans les logements des étages élevés).
- Pensez à faire réaliser un désembouage de l’installation : au fil des années et des appoints d’eau successifs, les tuyauteries s’encrassent (calcaire, silices, boues, particules ferreuses) au point de les boucher progressivement. Pour obtenir la même température, il faut alors surchauffer inutilement. Une opération de désembouage s’avère précieuse tous les 10 ans pour nettoyer les canalisations et retrouver un bon rendement.
- Demandez au chauffagiste d’équilibrer l’installation. Cet équilibrage consiste à répartir les demandes de chaleur selon l’orientation des immeubles et les circuits nord / sud. L’opération vise à fermer légèrement les colonnes sud et à ouvrir davantage celles au nord. Elle doit également brider la desserte des étages bas et donner suffisamment de chaleur dans les étages élevés.
- Enfin, militez pour la mise en place d’un contrat de performance énergétique entre la copropriété et le chauffagiste. Introduit par l’article 3 du Grenelle II, il vise à permettre à la copropriété de réaliser des économies d’énergie avec l’aide du chauffagiste.
Toutes ces mesures permettent de générer des économies importantes sur le chauffage, le principal poste de charges d’une copropriété de taille moyenne. Et bonne nouvelle pour les travaux plus importants, la région Ile-de-France a lancé un éco prêt pour les copropriétés souhaitant engager des travaux de rénovation énergétique.
Vous êtes maintenant paré pour affronter l’hiver !
Un grand merci à Olivier Rapp, responsable performance énergétique du réseau Agenda et à notre expert Copropriété de Century 21 France, Didier Brault !